Parfois, lorsque des enfants se rongent les ongles, on peut leur passer un vernis amère sur le bout de doigt afin de les dégoûter de cette manie. Très souvent, après quelques jours, l’enfant se sera fait au goût du vernis et poursuivra son habitude de plus belle. La psychologie humaine est un peu plus subtile que ça et nous ne fonctionnons pas sur le principe de la « carotte ou le bâton ».
Certaines personnes, lorsqu’elles entrent dans mon cabinet, me disent « Je veux arrêter de fumer, dégoûtez-moi de la cigarette ». En agissant ainsi vous me demandez deux choses complètement différentes. Je peux vous dégoûter de la cigarette, mais ça ne vous fera pas arrêter de fumer. Et puis, la cigarette est déjà suffisamment dégoûtante comme ça, il n’y a pas besoin de l’hypnose pour en rajouter une couche. D’ailleurs, la grande majorité des gens qui fument n’aiment pas ça.
Il y un autre problème dans le fait de me demander de vous dégoûter de la cigarette : au cours d’une séance, vous apportez le « quoi » et moi, j’apporte le « comment ». Si vous me dites comment je devrais selon vous, vous faire arrêter la cigarette, concrètement vous êtes en train de m’expliquer comment faire mon boulot.
Si vous m’expliquez comment faire le travail que je fais depuis plus de vingt ans, votre inconscient perd tout respect pour moi et tout ce que je pourrais dire deviendra inefficace au cours de la séance qui va suivre. C’est la raison pour laquelle, dans ce genre de cas, je suis parfois amené à hausser le ton : c’est une approche stratégique qui me permet de retrouver, aux yeux de votre inconscient, la position d’autorité nécessaire pour vous libérer définitivement de la cigarette.
Ceci paraît surprenant pour qui ne connaît pas très bien le fonctionnement de l’esprit, mais c’est une bonne nouvelle : avec ma méthode vous pourrez donc arrêter définitivement la cigarette sans ressentir de haut-le-cœur dans le cas où des effluves de fumée arriveraient à vos narines.
Vous redeviendrez un non-fumeur heureux et serein, bien dans sa peau.