Erickson fut appelé au chevet d’un mourant. Le pauvre homme, le visage à demi-arraché par les chirurgies successives, souffrait d’un cancer en phase terminale. Aigri contre ses médecins, à qui il reprochait leur incompétence, il était de surcroît régulièrement piqué à la morphine afin de l’aider à supporter les douleurs de son corps nécrosé.
Dans les Collected Papers tome 4, Erickson raconte comment, plusieurs heures durant, il parla à l’homme de la culture des plants de tomates. L’homme était fleuriste et passionné de plantes. Mais surtout, comme l’écrit Erickson « Le fait que Joe ait demandé à l’auteur de continuer à “parler“ est tout à fait significatif. (…) Joe ne s’intéressait pas vraiment à des remarques inutiles et sans fin à propos d’un plant de tomates. Joe voulait être débarrassé de la douleur, il voulait le confort, le repos, le sommeil. C’est cela qui était le plus important dans l’esprit de Joe, au premier plan de ses désirs émotionnels, et il avait un besoin impérieux d’essayer de trouver quelque chose de valable pour lui dans le bavardage de l’auteur. Ces choses valables qu’il désirait étaient là dites de telle manière que Joe pouvait littéralement les recevoir sans même s’en apercevoir. »
Fait intéressant, l’état de Joe s’améliora et il put retourner chez lui. Bien que de nouvelles métastases eurent raison de lui trois mois plus tard, ces nouvelles métastases ne créèrent aucune douleurs. Il put également arrêter la morphine et se contenter d’aspirine lors de crises de douleurs.
Erickson fit deux séances à cet homme, qui durèrent à chaque fois plusieurs heures, afin probablement de pouvoir agir convenablement sur les rythmes ultradiens.
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