source : D’après l’article de Elisa brune paru dans « Sciences humaines » de juin-juillet-août 2006 scientifique – auteur de, entre autres, De la transe à l’hypnose. Récit de voyage en terrain glissant, éd. Bernard Gilson, 2006.)
Un peu avant les années 1990, est née la tomographie par émission de positrons, dite aussi la TEP. Grâce à cette technique, il a été possible d’observer l’activité du cerveau qui se manifeste par les différences de débit sanguin sur ses différentes zones. On a pu ainsi préciser quelles parties du cerveau sont mobilisées en fonction des différentes taches effectuée par le sujet, qu’il s’agisse de chanter ou de calculer par exemple. On a également pu effectuer la comparaison entre le fonctionnement normal du cerveau et son fonctionnement en état d’hypnose. La perception de la douleur est étudiée en 1995 par le CHU de Liège. L’étude démontre très nettement que la douleur n’est pas perçue de la même manière par un cerveau qui est sous hypnose et par un cerveau à l’état normal (4).Tout l’intérêt de cette étude réside dans le fait que les résultats ne s’appuient plus sur un ressenti du sujet mais sur l’observation directe et objective de son cerveau.
L’artiste américain Matt Mullican réalise depuis les années 1970 des œuvres en état d’hypnose. Il aborde différents modes d’expression comme les installations, la peinture, la photo, les vidéos, les logiciels (…) dans le but d’expérimenter les liens entre perception et réalité. L’hypnose lui permet de modifier et d’explorer son rapport à la réalité, soit en laissant agir une « autre personne », soit en percevant le monde autrement. Le monde qu’il laisse apparaître est alors la réalité vue par cet « autre », celle qui l’intéresse. Cela peut être l’intérieur d’un appareil électro-ménager , perçu habituellement comme banal et qui devient central dans le monde ici créé.
Pour lui, l’état d’hypnose dans ce cadre permet de prendre une chose et de la vivre totalement en dehors de son contexte, de son monde, et de créer un parcours émotionnel unique.
Voir aussi : hypnose et cinéma
D’après l’article de Élisa Brune paru dans « Sciences humaines » de juin-juillet-août 2006
(Journaliste scientifique – auteur de, entre autres, De la transe à l’hypnose. Récit de voyage en terrain glissant, éd. Bernard Gilson, 2006.)
NOTES
1. L. Chertok, Mémoires. Les résistances d’un psy, Odile Jacob, 2006.
2. E. Lang et al., « Adjunctive non pharmacological analgesia for invasive medical procedures: A randomised trial », The Lancet, vol. CCCLV, 29 avril 2000.
3. M.-C. Gay, P. Philippot et O. Luminet, « Differential effectiveness of psychological interventions for reducing osteoarthritis pain: A comparison of Erickson hypnosis and Jacobson relaxation », European Journal of Pain, 2002.
4. P. Maquet, M.-É. Faymonville, C. Degueldre, G. Del Fiore, G. Franck, A. Luxen et M. Lamy, « Functional neuroanatomy of hypnotic state », Biological Psychiatry, vol. XLV, n° 3, février 1999.
5. P. Rainville, G.H. Duncan, D.D. Price, B. Carrier et M.C. Bushnell, « Pain affect encoded in human anterior cingulate but not somatosensory cortex », Science, vol. CCLXXVII, n° 5328, 15 août 1997.
6. S. Derbyshire, M.G. Whalley, V.A. Stenger et D.A. Oakley, « Cerebral activation during hypnotically induced and imagined pain », NeuroImage, vol. XXIII, n° 1, septembre 2004.
7. L. Chertok, op. cit.
8. A. Violon, « L’apport de l’hypnose dans le traitement de la migraine », Revue médicale suisse, n° 644, 2001.
9. T. Melchior, Créer le réel, Seuil, 1998.