Vous avez envie d’arrêter de fumer, c’est quelque chose d’important pour vous, souvent un nouveau départ.
Parfois, lorsque l’on discute avec des gens dans la vie de tous les jours, nous avons des difficultés de communication. On se sent incompris ou au contraire, ce sont les autres que l’on ne comprend pas. Lors d’une séance d’hypnose au contraire, tout doit n’être que douceur. C’est se connecter avec son propre amour que d’entrer ainsi en contact avec son inconscient pour se libérer de la cigarette. Pendant le pretalk, je cherche à m’imprégner de vous, à me mettre dans la même énergie afin de mieux vous comprendre et pouvoir m’effacer complètement au cours de la séance. Je cherche en observant les mouvements de vos yeux à m’adapter totalement à qui vous êtes. La plupart du temps, c’est un moment magique pour les personnes qui viennent me voir.
Je déplore cependant que parfois, par défaut de culture hypnotique, certaines personnes se braquent, ce qui m’oblige à devenir plus directif. On pourrait y voir une certaine « dureté » dans mon attitude, mais il ne s’agit pas du tout de cela. Le pré talk ressemble un peu à une danse où il faut se laisser aller. Il y a un meneur et l’autre entre dans le mouvement. C’est une attitude d’ouverture au changement. Pour que la séance soit efficace, je dois prendre ma place dans cette danse et guider le consultant. Je le fais avec mon cœur, je le fais avec ma personnalité, mais je le fais surtout en ayant la certitude que c’est la meilleure attitude pour que vous profitiez vraiment des bienfaits de votre séance pour vous libérer du tabac. Souvent, lorsque j’ai été obligé de durcir le ton lors du pretalk, la séance qui suit n’en paraît que plus délicieusement douce par contraste. Je travaille avec votre langage, mais aussi en modulant le son de ma voix, en respirant au même rythme que vous. Je suis heureux de pouvoir estimer ma méthode pour arrêter de fumer mature après avoir aidé plus de trois mille personnes à se libérer du tabac.
Beaucoup de personnes sont curieuses de comprendre comment je travaille et me posent des questions. Mais le cabinet n’est pas le lieu pour comprendre. C’est pourquoi je vais chercher à vous l’expliquer ici comme je le peux, en vous parlant des maîtres qui m’ont inspirés.
Hypnotiser est la chose la plus facile du monde : Je n’ai qu’à me placer moi-même en hypnose et à vous parler pour que vous me suiviez naturellement dans cet état, sans même vous en apercevoir. Mais c’est aussi la chose la plus compliquée du monde : pour devenir hypnotiseur, il faut recevoir un enseignement essentiellement oral, où l’on est plongé pendant des heures entières dans cet état, où notre corps et notre esprit se modifient afin de percevoir des signaux normalement imperceptibles, une trame de fond invisible au profane et qui pourtant détermine pour l’essentiel de la réussite d’une séance.
Il se passe deux choses essentielles pendant le pretalk. Premièrement, par une analyse approfondie de votre discours, je peux m’imprégner de votre univers et déterminer des structures de pensée qui seront utiles au cours de la séance proprement dite, notamment votre niveau de connaissance, vos modes de formulation, ou votre culture. Tout cela me permet de mieux communiquer avec votre inconscient.
Lorsque vous me téléphonerez pour prendre rendez-vous, je vais commencer par vous donner des instructions spécifiques. Venir à telle heure précisément, préparer un chèque ou toute autre instruction que je jugerais nécessaires. Les consignes sont présentes dans toutes les formes d’hypnose et jouent un rôle prépondérant dans la réussite de la cure.
Parfois les gens ne comprennent pas pourquoi je leur demande de fermer les yeux, de se lever ou autre. J’ai besoin d’avoir le « lead » (mot anglais intraduisible que l’on pourrait traduire par prendre l’ascendant dans le rapport) pour que votre inconscient m’autorise à libérer sa puissance afin de vous aider. Ça se passe souvent avec sourire et bonne humeur même si parfois vous pouvez être amenés à éprouver des émotions fortes. Je ne vous demanderais jamais rien qui soit au-dessus de vos capacités ou qui puisse être dégradant d’une quelconque façon que ce soit. Tout ce que je cherche à faire, c’est m’assurer de votre coopération efficace au processus.
Au cours de ce pré talk, mon souci essentiel est de créer un lien particulier. Je cherche à vous emmener dans un état où vous vous laisser-aller… Mon formateur à Émergence, Claude Virot, disait que l’hypnose était pareille à un orgasme. Qu’il fallait partir du même état de lâcher-prise avec soi-même pour parvenir dans l’un ou l’autre des états. Une fois que le lien est établi, je peux passer à l’étape suivante.
Comme mon site est bien référencé, il y a de nombreuses personnes qui viennent me voir, que je qualifierais de « Troll d’internet ». Dès qu’ils entrent dans mon cabinet, je sais qu’ils vont mettre un mauvais avis. Quoi que je fasse, que je dise. La plupart des commentaires négatifs m’ont été laissés par des personnes qui ne sont même pas venues, s’offusquant par téléphone du ton que je prenais avec elles. Lorsque ces gens viennent, au moment même où ils entrent dans mon cabinet, je sais tout de suite que ça ne fonctionnera pas avec eux. Par exemple, j’ai reçu une dame qui refusait de s’asseoir et qui tenait à tout prix à m’expliquer qu’elle était « quelqu’un de très conciliant » et qu’elle faisait tout ce qu’on lui demandait. Or, je lui demandais justement de s’asseoir et elle, elle dissertait.
De la même manière, une autre personne entre un jour dans mon cabinet en se réjouissant car mon cabinet avait l’air sérieux. Je lui demande de s’asseoir et elle m’explique alors que le précédent hypnothérapeute qu’elle était allée consulter possédait une plaque d’entrée qui ne faisait pas sérieux. La dame de m’expliquer « tout de suite, j’ai compris en voyant la plaque que ce n’était pas un bon thérapeute, que je me faisais avoir, mais j’y suis allé quand même ! » Avec ce genre de pensées, mon collègue était bien en peine de réussir sa séance, quelle que soit sa compétence. Si le patient nous reproche de ne pas être médecin, que voulez-vous que je réponde à cela ? Et que viennent-ils faire dans mon cabinet ? C’est leur problème.
Lorsque je suis confronté à de pareils cas, deux choix s’offrent à moi. Je peux soit sourire, me radoucir et materner le consultant pendant qu’il me raconte ses problèmes. Mais je considère qu’agir ainsi serait hypocrite, car je sais alors que la séance d’hypnose formelle qui suivrait ne serait pas efficace. Pour le dire un peu crûment : On n’est pas là pour pleurer ensemble que la vie est dure !
Dans cette autre vidéo, le philosophe et hypnothérapeute parisien François Roustang exprime tout à fait justement la raison pour laquelle il m’est impossible d’aider certaines personnes si elles n’adoptent pas les dispositions mentales adéquates : « Quand quelqu’un a exprimé sa souffrance pendant un certain temps, il est absolument nécessaire d’arrêter ce récit et de se demander comment on peut changer. Quand on est suffisamment attentif aux personnes et qu’on a vraiment entendu cette souffrance, on peut très bien leur dire “Stop maintenant !“ Ça m’arrive de voir des gens qui recommencent leur récit, même après que je leur ai dit “Mais arrêtons maintenant. Comment sortir de vos difficultés ?“ Qui recommencent leur récit, une fois, deux fois, trois fois. Je leur dis “Mais moi je ne peux rien pour vous !“ Parce qu’ils ont absolument besoin de rester dans cette perspective de raconter leurs malheurs. »